Le Cluedo 2018 en texte et en images
Le reportage de Jean Frezouls
Et le mini-reportage d’Anna et Suzanne
Samedi 11 août 1918, 14h30, place de la Bexane à Prades.
Tous les enquêteurs en herbe sont au rendez-vous. Les équipes sont constituées.
Une villageoise élégamment habillée arrive, paniquée, hurlant à l’aide : son mari vient d’être assassiné !
C’est Charlotte Moutarde, l’épouse du capitaine Martin Moutarde, parti joyeusement à la guerre dès le mois d’août 1914, et qu’on a rarement vu en permission dans les rues de Prades.
Charlotte fut d’ailleurs surprise de voir arriver son mari avant-hier, sans qu’il l’ait prévenue de sa venue.
Charlotte guide toutes les équipes vers le lieu du crime, plus haut dans le village, aux lavoirs.
Vision d’horreur ! Le soldat Martin Moutarde a été sauvagement assassiné, d’un coup de faucille dans le poumon.
Les enquêteurs les plus observateurs auront remarqué que la victime avait les mains dans le dos, attachées par un bandage taché de sang.
Le haut de son corps est trempé, comme s’il s’était baigné dans l’eau du lavoir.
Charlotte est désespérée, elle en appelle à tous pour démasquer le coupable.
Un livret est remis à chaque équipe, portant toutes les indications, ainsi qu’un plan du village, sur lequel les emplacements des habitants à interroger sont marquées d’un double drapeau :
Il ne reste plus qu’à les interroger et démasquer l’auteur de ce crime abominable…
Alors, qui est coupable ?
Martin Milconolle, le (trop) jeune fils du toubib François Milconolle ?
Le pauvre garçon, quelques jours après son dix-huitième anniversaire en mars dernier, il reçoit une convocation, et part sur le front de l’Oise, où deux mois plus tard un obus lui arrache la mâchoire.
Maigre consolation, il est définitivement réformé, et restera à Prades jusqu’à la fin de la guerre.
Martin a fait bien des rencontres à la guerre, notamment Jean Moutarde, le frère de la victime, qui s’est étonné de voir une si jeune recrue au combat. L’âge minimal, c’est 20 ans, pas 18 !
Il a également rencontré un soldat de Comus, André Pujol, le mari de Cécile Absiade, qui se plaint d’avoir été dénoncé pour exagération de blessure.
Mais comment est-on sûr d’avoir affaire au bon Martin Milconolle ? Qui peut bien se cacher derrière ces bandages ?
Cécile Absiade, la fille du rémouleur Virgile Absiade ?
La pauvre, elle a vu son amoureux André Pujol partir au front dès le début de la guerre, qu’elle a vu revenir en novembre 1917 avec une grave blessure à la jambe.
En février dernier, ils se sont mariés et Cécile est tombée enceinte.
Alors, pourquoi André a-t-il été dénoncé pour exagération de blessure, et ainsi renvoyé au front, où il fut tué en juin dernier ?
Certes, si on insiste, Cécile finira par avouer qu’en effet, son mari André n’avait réellement plus besoin de béquilles pour marcher, mais qu’il fallait bien cacher sa guérison jusqu’à la fin de la guerre.
L’important, c’était de garder un père pour le futur bébé.
Mais alors, qui a pu découvrir la supercherie ? Et qui s’est permis de le dénoncer aux autorités ?
Fernande Vintamille, la femme de Louis Vintamille, lui aussi parti à la guerre ?
Elle est en larmes, elle vient d’apprendre que son mari est mort à la guerre, exécuté pour désertion, trahison et incitation à la mutinerie.
Son mari, c’était Louis Vendamille, de famille d’agriculteurs, frère de Charlotte… et donc beau-frère de la victime ! Il se serait d’ailleurs opposé au mariage de sa sœur avec Martin Moutarde.
Parti à la guerre en septembre 1914, il n’avait pas donné de nouvelles depuis décembre 1917, quand sa dernière lettre du front parlait de son appréhension face à l’animosité de son nouveau capitaine Martin Moutarde, et à ses tentatives de prendre le contrôle du courrier.
C’est le soldat Martin Socane, un fier gascon ami de Louis Vindamille, qu’il a connu au front, qui est arrivé à Prades tout à l’heure pour apporter au plus vite l’annonce de la mort de Louis à Fernande.
Ce Martin Socane, c’est sûrement le déserteur que recherche Martin Moutarde dans toutes les maisons de Prades depuis hier.
Martin Socane vient de remettre une lettre à Fernande, la lettre écrite par Louis et donnée en main propre à Martin.
Cette lettre accuse Martin Moutarde d’être à l’origine de l’accusation qui a conduit Louis à l’exécution.
De la douleur à la soif de vengeance, il n’y a qu’un pas…
Et du côté de la famille de la victime, alors ?
Jean Moutarde est le jeune frère de Martin.
On sait dans le village que les deux frères se chamaillaient tout le temps.
Jean est arrivé en permission ce matin, son frère l’attendait à l’arrêt d’autocar.
Le bruit court même que Jean a été longtemps amoureux de Charlotte, la femme de Martin.
La mort de Martin pourrait lui être profitable…
Pauline Moutarde est la mère.
Veuve et propriétaire d’une belle demeure qui donne sur l’artère principale de Prades.
Pauline est réputée acariâtre, antipathique, si bien qu’elle n’a pas de véritables amis dans le village.
Ses pertes de mémoire de plus en plus fréquentes n’arrangent pas son cas, il n’est pas rare de l’entendre tenir des propos de plus en plus incohérents.
De là à ne plus contrôler ses actes…
René Moutarde est le fils de Charlotte et de Martin Moutarde.
C’est lui qui a alerté sa mère Charlotte, après avoir vu son père le haut du corps trempé, les mains attachées dans le dos, toussant et crachant de l’eau, et appelant à l’aide.
Sans attendre, il a couru rejoindre sa mère pour qu’elle vienne le secourir.
Quelle ne fut pas sa surprise quand il a surpris sa mère… dans les bras de son oncle Jean !
Un témoignage qui ne plaide pas en faveur de Charlotte !
Un témoignage qui ne plaide pas en faveur de Charlotte !
Pourquoi a–t-elle demandé à son fils René d’aller jouer à la Marianne lorsque Jean, en matinée, est venu leur rendre visite ?
On finira par apprendre que Charlotte et Martin se sont mariés sous la pression de leurs parents, Charlotte étant tombée (un peu trop rapidement) enceinte.
Et l’amour, dans tout ça ?
Et les autres ?
François Milconolle, le toubib du village.
A maintes reprises, il a tenté de comprendre pourquoi son fils a été enrôlé à 18 ans, alors que l’âge minimal est de 20 ans.
Très ingénieux, il a questionné Jean et Martin Moutarde, et les réponses… furent différentes !
François soupçonnerait-il Martin d’avoir fait enrôler son fils avant l’heure ?…
Virgile Absiade, le père de Cécile, est agriculteur à Prades. C’est également le rémouleur du village, qui affûte tous les objets tranchants qu’on lui apporte.
Etrange, ce manège chez Martin Moutarde en son absence. Virgile a été reçu par Charlotte et René, et aurait inventé un stratagème pour pouvoir fouiller son bureau à son insu.
Virgile chercherait-il une quelconque preuve montrant que Martin Moutarde aurait dénoncé son gendre pour exagération de blessure, dans le seul but de l’envoyer au front ?
Mathieu Vindamille, le père de Charlotte et de Louis.
Martin Socane le déserteur vient de lui apprendre que son fils a été tué par la faute de Martin Moutarde.
Comment ne pas comprendre sa fureur envers Martin ? Il a été aperçu ce matin, une fourche à la main, accompagné du déserteur, dans les rues de Prades, à la recherche de Martin Moutarde et courir à la vengeance.
Il ferait un bon coupable… si l’arme du crime n’avait pas été une faucille !
Gabrielle Dodariale est la mère de Fernande. Éleveuse de lapins et de volailles, de condition très modeste, elle voit d’un œil extérieur les péripéties de la grande guerre.
Le toubib confiera aux enquêteurs les plus opiniâtres que Gabrielle est atteinte de la grippe espagnole, incurable.
René et Charlotte Moutarde confieront également qu’elle a eu accès au bureau de Martin Moutarde.
Mais comment une femme aussi frêle aurait-elle pu venir toute seule à bout d’un capitaine de l’armée expérimenté ?
Qu’on se rassure, toutes les équipes ont su détricoter l’énigme et trouver l’auteur(e) du crime.
Remerciements
Le comité des fêtes remercie chaleureusement tous les acteurs, les bénévoles et les joueurs qui ont faits de ce Cluedo 2018 un moment privilégié de suspense, de rires, et de partages !
Un grand merci également à :
- G. Arnaud pour les effets spéciaux,
- M. Medenvilla, A. Moquet et F. Fourié pour les lettres manuscrites
- H. Vergé pour avoir prêté sa machine agricole
- C. Péloffi pour les coiffures (très réussies) de ces dames
- R. de Cramer, H. Péloffi et tous les autres membres du comité des fêtes pour leur soutien et leur apport logistique
- A. Rescan et S. Henrich pour leur mini-reportage “au cœur du Cluedo”
- l’association “Foix Terre d’histoire” pour le prêt des costumes
- J. Frezouls pour son “grand reportage” du Cluedo de Prades 2018