Le Cluedo 2016 en textes et en images…
Lundi 8 août 2016, 14h30, place de la Bexane à Prades.
L’énigme se situe à Prades d’Aillon, tout début du XIVème siècle, en l’an 1301.
Tous les enquêteurs en herbe sont au rendez-vous. Les équipes sont constituées.
Une bourse pleine de sols tournois leur est remise. C’est parfois bien utile pour délier les langues…
Un livret leur est également donné à lire, sur Cluedo 2016 : histoire du Catharisme en pays d’Aillou.
Gaudfred de Crudilis, moine herboriste de l’abbaye Saint Volusien de Foix, descend l’allée du village en faisant tinter une cloche en cuivre, et accueille les équipes devant l’auberge de la Bexane.
Gaudfred, herboriste connu dans la région et a été réclamé par Mengarde et Raymond Aymeric, deux paysans de Prades, parents du jeune Jòan, pour tenter de le soigner.
Il fait part de son désarroi aux équipes face au mal qui ronge Jòan, un jeune paysan Pradéen, et leur demande de lui venir en aide.
De quoi souffre-t-il ? pourquoi ? comment le soigner ?
Il invite les enquêteurs à le suivre au chevet de Jòan.
Mais avant tout, profitant de la présence sur place de Pierre Clergue, le curé de Montaillou, il l’invite à se présenter à tout le monde.
Il ne faut pas le confondre avec le vicaire de Prades, Raymond Trilh, qu’on pourra interroger sur le parvis de l’église Saint Pierre de Prades.
En montant l’allée des graviers, nous rencontrons Béatris de Planissoles, qui se prélasse sur un banc à l’ombre.
La mère de Béatris est décédée la semaine dernière (malgré les soins du moine), et son père, le seigneur Philippe de Planissoles est actuellement assis sous un des porches du fort.
Un peu plus haut, aux lavoirs, nous faisons la connaissance de Grazide Lizier, la servante des Planissoles, fille de Fabrisse Rives et femme de Pierre Lizier.
Sa mère Fabrisse Rives est marchande de vin et tient son échoppe devant son oustal en bas du village.
Son mari Pierre Lizier cultive son potager à la sortie du village tout en bas.
Devant le puits, en haut de l’allée, nous croisons Arnaud d’Urs le colporteur, qui se promène de village en village, la hotte remplie sur le dos, et vend ses produits (cuirs et laines, aiguilles, cumin, extraits de plantes) à tous les habitants.
Nous arrivons enfin au chevet de Jòan Aymeric, où le moine herboriste présente sa mère, Mengarde Aymeric qui, rassurée par le soutien de tous, part laver le linge de la famille et celui du vicaire aux lavoirs.
Jòan avait commencé à ressentir des brûlures dans la bouche, puis des maux de tête, puis des vertiges. Malgré les soins du moine, l’état de santé de Jòan s’est dégradé : vomissements, diarrhées. Il dépérit.
Le moine n’arrive pas à identifier le mal qui ronge Jòan. Il a besoin d’aide.
Les interrogatoires peuvent commencer…Le vomi de Jòan sent… le vin ! Aux premières questions, Jòan nie en avoir bu. Mais en insistant, il commence à lâcher prise…
Ce jour, il a bu du vin à quatre reprises :
- le vin de messe (Jòan est l’enfant de chœur du vicaire de Prades),
- le vin de la consommation personnelle du vicaire,
- le vin que boit son père Raymond Aymeric (parti à Ax Les Thermes pour faire moudre son blé),
- le vin entreposé dans la cave du château des Planissoles (il connait un passage secret qui mène à la cave du château).
Tout prête à croire qu’un de ces vins a été empoisonné, mais lequel ? et par qui ?
La marchande de vin, Fabrisse Rives ? Elle en vend à tout le village, aux villages alentours et aux voyageurs.
Son vin est réputé dans tout le pays d’Aillon.
Quoi de plus facile que d’empoisonner une de ses barriques pour se débarasser d’un client.
Mais pour quel mobile ?
Pierre Lizier, le cultivateur et mari de Grazide ?
Sous l’influence du curé Pierre Clergue, il « partage » Grazide avec lui. Il sait que le curé rend visite à Grazide dans la journée, pendant qu’il est aux champs, et il s’en accommode, du moment que Grazide ne laisse pas s’approcher d’autres hommes.
Mais va-t-il supporter cette situation encore longtemps ? Lui aussi a accès au stock de vin de sa belle-mère Fabrisse. Facile d’y mettre du poison.
D’autant plus qu’on vient de trouver de l’herbe-aux-loups dans son potager, plante connue pour être redoutablement toxique !
Grazide Lizier et Mengarde Aymeric, les lavandières, sont connues pour se crêper le chignon à longueur de journée.
D’autant plus que l’une embrasserait la cause hérétique, alors que l’autre est connue pour rester fidèle à l’église romaine.
Facile pour Grazide d’empoisonner le vin de la famille Aymeric, clients fidèle de sa mère Fabrisse.
Grazide a aussi toutes les raisons d’en vouloir à Béatris de Planissoles, depuis qu’elle a découvert qu’elles partageaient le même amant (le curé de Montaillou !). Elle aurait très bien pu empoisonner le vin du château à l’insu de tous.
Pierre Clergue, le curé de Montaillou ?
Il rend souvent visite aux Pradéens, ce qui n’est pas toujours du goût du vicaire de Prades Raymond Trilh, qui veille sur sa paroisse comme un berger sur ses brebis.
D’autant plus que sa réputation sulfureuse le précède dans tout le pays d’Aillon.
Les mœurs trop légères et la tolérance que témoigne Pierre Clergue envers l’hérésie n’en finit pas d’irriter le vicaire de Prades.
L’un des deux aurait-il cherché à se débarrasser de l’autre ?
Et pendant que l’enquête piétine, le pauvre Jòan continue de se vider…
Soudainement, un souvenir lui revient : La semaine dernière, en jouant autour de l’enceinte du fort dans le village, il fut étonné de voir Philippe de Planissoles le châtelain entrer dans des fourrés (un passage secret ?) avec un inconnu drapé de beaux habits jaunes et rouges.
Très (trop) curieux, Jòan a attendu quelques instants, puis il s’est aventuré dans ce passage secret, et il a découvert… un accès direct à la cave du château !
Un inconnu en rouge et jaune ?
Justement, au détour d’une ruelle, sur qui tombe-t-on ? Sur Pierre Cardenal, un troubadour de passage, qui donne des cours de musique à deux jeunes Pradéens.
Quel rapport entre un troubadour et le seigneur du village ?
Allons l’interroger, alors !
Il répond facilement aux questions, d’ailleurs…
La semaine dernière, sa femme Raymonde a commencé à montrer des signes de dépression et de fatigue, puis de toux, puis de crachats de sang : la phtisie
Philippe a alors fait appel à l’abbé Gaudfred de Crudilis, le moine herboriste de l’abbaye Saint Volusien de Foix, qui était de passage à Ax-Les-Thermes. Sans résultat.
Il a alors fait venir Raymond Trilh, le vicaire de Prades, pour pratiquer l’extrême onction. Raymonde est morte dans la nuit qui a suivi.
Et malgré tant de tristesse, notre seigneur a la bonté de prendre des nouvelles du petit Jòan à tous les passants.
Quelle noblesse d’âme !
Il ne faut écarter aucune piste : même le moine herboriste était là depuis plusieurs jours quand le mal a atteint le jeune Aymeric.
Il aurait très bien pu lui administrer un poison de sa composition !
Qu’on se rassure, Jòan s’en sortira, de nombreuses équipes d’enquêteurs ont dénoué les fils de l’enquête et déniché le malfaiteur. Il sera conduit au tribunal inquisitorial de Carcassonne où il sera jugé pour ses méfaits.
Par sûr qu’il échappe au bûcher…
Le comité des fêtes remercie chaleureusement tous les acteurs, les bénévoles et les joueurs qui ont faits de ce Cluedo un moment privilégié de suspense, de rires, et de partages !
Philippe de Planissoles
(B. Garçon)
Grazide
Lizier
(S. Henrich)
Pierre
Lizier
(V. Sabadie)
Béatris de Planissoles
(C. Delattre)
Fabrisse Rives
(C. Garçon)
Gaudfred de Crudilis
(G. Moquet)
Pierre Clergue
(F. Coll)
Raymond Trilh
(J. Arnaud)
Arnaud d’Urs
(M. Medenvilla)
Arnaud Savignan
(V. Moquet)
Bernard Malet
(R. Milone)
Pierre Cardenal
(F. Conesa)
Jòan Aymeric
(T. Milone)
Mengarde Aymeric
(C. Dujols)
Un grand merci également à :
- H. Vergé pour nous avoir ouvert les portes de son musée
- C. Péloffi pour le financement des costumes (une réussite !)
- P. Fourié pour la confection des quinze bourses aux sols tournois
- F. Fourié pour l’animation du Cluedo