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L'écho de la Mate de Prades (Ariège)

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Cluedo 2016 – Solution de l’énigme

Le contexte, les personnages et l’histoire

L’action se situe à Prades d’Aillon, au tout début du XIVème siècle, en l’an 1301.

Pierre Clergue, le curé de Montaillou, rend souvent visite aux Pradéens, ce qui n’est pas toujours du goût du vicaire de Prades Raymond Trilh, qui veille sur sa paroisse comme un berger sur ses brebis. D’autant plus que la réputation sulfureuse du curé de Montaillou le précède dans tout le pays d’Aillon. Les mœurs trop légères et la tolérance que témoigne Pierre Clergue envers l’hérésie n’en finit pas d’irriter le vicaire de Prades.

Dès son adolescence, la jeune Grazide Lizier fut séduite par Pierre Clergue le curé de Prades, et fut sa maîtresse régulière, avec l’assentiment de sa mère Fabrisse Rives, qui voue une perpétuelle admiration envers ce curé.

Ce même curé, très influent, a ensuite arrangé le mariage entre Grazide et Pierre Lizier, paysan de Prades et de 20 ans son aîné. Depuis ce mariage, le curé continue d’entretenir sa relation avec Grazide, sa « maîtresse attitrée » au vu et au su de tous, et avec l’accord de la mère… et du mari !

Pierre Lizier sait que le curé rend visite à Grazide dans la journée, pendant qu’il est aux champs, et il s’en accommode, du moment que Grazide ne laisse pas s’approcher d’autres hommes.

Pierre Lizier, paysan cultivateur et mari de Grazide, entretient dans son jardin des légumes (rave, poireau, fèves, chou), diverses herbes aromatiques et du capuchon du moine (poison appât pour tuer les loups, appelée aussi herbe aux loups).

Sa belle-mère, Fabrisse Rives, est la marchande de vin. Elle en vend à tout le village, aux villages alentours et aux voyageurs. Son vin est réputé dans tout le pays d’Aillon. C’est une catholique endurcie.

Elle habite dans sa domus avec son gendre le paysan Pierre Lizier et avec sa fille Grazide.

Croyant des hérétiques, et avec l’aide du curé Pierre Clergue, Pierre Lizier s’emploie à convertir sa femme Grazide aux idées cathares, à l’insu de Fabrisse.

Béatris de Planissoles habite le château fortifié de Prades avec son père Philippe. Veuve et encore jeune, elle attire la convoitise de nombreux prétendants.

Elle a été mariée pendant 4 ans avec le châtelain de Montaillou Béranger de Roquefort, mais depuis sa mort l’année dernière, Béatris a rejoint ses parents au fort de Prades.

Son père Philippe de Planissoles, seigneur de Prades et propriétaire du fort, est connu pour être sympathique avec tout le monde, offrant volontiers l’hospitalité dans son fort aux voyageurs de passage.

Il a Grazide Lizier comme servante et ne se gêne pas pour revendiquer un droit de cuissage envers elle, qui le lui a toujours refusé. Ce harcèlement dure sans cesse depuis plusieurs mois. Philippe a menacé Grazide de représailles si celle-ci venait à raconter quoi que ce soit.

Pourtant, à confesse, Grazide a relaté au vicaire Raymond Trilh le comportement de son patron.

Raymond Trilh, le vicaire de Prades, est intégralement acquis à l’église catholique. Il est connu pour critiquer régulièrement les croyances et pratiques hérétiques lors de ses sermons pendant l’office.

Il se méfie du charisme du curé de Montaillou Pierre Clergue, et lui reproche régulièrement de venir un peu trop souvent « prêcher pour sa propre paroisse » dans les rues de Prades.

Comment supporter que ce curé, représentant du pape, s’affiche sans vergogne avec sa maîtresse Grazide Lizier devant tout le monde, et qu’il continue à la fréquenter alors qu’il l’a lui-même mariée au paysan du village Pierre Lizier, qui n’y trouve rien à redire ? Un scandale !

Ils ont souvent eu l’occasion d’en débattre ensemble, et la position trop « floue » du curé à l’égard de l’hérésie irrite Raymond Trilh.

Raymond essaie tant bien que mal de fidéliser sa paroisse. Il est aidé de sa fidèle servante Mengarde Aymeric, et de son enfant de chœur Jòan Aymeric, fils de Mengarde.

Comble de tout, la semaine dernière, Le vicaire de Prades Raymond Trilh a surpris Béatris de Planissoles en train d’épouiller Pierre Clergue le curé de Montaillou, dans une position anormalement familière.

Il les a sermonnés, et a menacé Pierre Clergue de s’en référer à l’évêque et de le dire à Grazide.

Le vicaire ne tardera d’ailleurs pas à informer Grazide Lizier de la relation naissante entre le curé de Prades et Béatris de Planissoles.

Mengarde Aymeric est la servante du vicaire de Prades Raymond Trilh. Elle habite une domus en haut du village avec son mari Raymond Aymeric (qui est parti faire moudre du blé au moulin d’Ax-Les-Thermes) et son fils Jòan.

Très pieuse, elle est dévouée au vicaire.

Il est notoire dans le village que Mengarde et Grazide Lizier se détestent. Très morale, Mengarde reproche à Grazide sa liaison « illégitime » avec le curé, alors que Grazide prétend ne faire aucun mal à dieu ni à quiconque.

Mengarde soupçonne également à Grazide d’être devenue hérétique, et Grazide lui reproche de colporter injustement cette fausse rumeur. Mengarde lui reproche également d’avoir un peu trop tourné autour de son mari Raymond, ce que dément Grazide. Dès qu’elles se croisent, elles se chamaillent à voix haute.

La semaine dernière, Raymonde de Planissoles a commencé à montrer des signes de dépression et de fatigue, puis de toux, puis de crachats de sang : la phtisie (cette maladie ne porte pas encore le nom de tuberculose).

Le seigneur Philippe de Planissoles a alors fait appel à l’abbé Gaudfred de Crudilis, le moine herboriste de l’abbaye Saint Volusien de Foix, qui était de passage à Ax-Les-Thermes. L’abbé a eu recours à du fenouil d’eau, de la belladone et de la consoude, produits connus pour traiter les effets de la phtisie. Vaines tentatives.

Philippe a fait ensuite venir le vicaire de Prades pour procéder à l’extrême onction. Raymonde est morte dans la nuit qui a suivi.

Le moine herboriste, a été hébergé par le vicaire de Prades Raymond Trilh en attendant de rentrer à Foix.

Jòan Aymeric est malade depuis ce matin. Il est alité, hurle et se tord de douleur tellement il a mal au ventre. Il est l’objet de vomissements et de diarrhées à répétitions.

Sa mère profite de la présence du moine herboriste Gaudfred de Crudilis au village pour lui demander son aide.

Le moine essaie de soigner Jòan, sans succès pour l’instant.

Arnaud d’Urs est un colporteur qui se promène dans le village avec son cheval et vend ses produits (cuirs et laines, aiguilles, cumin, extraits de plantes) à tous les habitants.

L’énigme

Il y a quelques temps, ayant surpris des inconnus entrer et sortir d’une cachette aux abords du fort, le petit Jòan Aymeric a découvert un passage secret menant… à la cave du château ! Il en profite pour aller de temps en temps boire en cachette le vin des châtelains dans la cave.

En réalité, cette cachette est utilisée pour permettre au seigneur Philippe de Planissoles, sympathisant des hérétiques, d’accueillir et d’héberger en son château des parfaits de passage à Prades.

Devant l’agonie de sa femme, Philippe a fait discrètement venir le parfait Philippe d’Alayrac, et l’a fait entrer par le passage secret qui mène à la cave du château, afin qu’il procède au consolamentum de Raymonde. Le petit Jòan les a surpris en train d’entrer par le passage secret.

Soucieux de cacher son attachement au catharisme, Philippe a fait ensuite venir le vicaire de Prades pour procéder à l’extrême onction catholique.

Philippe de Planissoles a demandé à Philippe d’Alayrac de rester quelques jours au château., Afin de ne pas éveiller les soupçons, Philippe d’Alayrac se fait passer pour le troubadour Pierre Mercadal qui et de passage à Prades et qui donne des cours de musique aux enfants.

Philippe de Planissoles a remarqué ces derniers temps que son stock de vin dans la cave diminuait plus vite que la normale.

Il s’est mis hier à espionner sa cave, et a constaté avec stupeur que le petit Jòan Aymeric avait découvert le passage secret qui mène à la cave du château et qu’il s’y introduisait pour boire son vin. De peur que ce jeune ne l’ait vu entrer avec Philippe d’Alayrac, et le dénonce, il décide d’empoisonner son propre vin pour se débarrasser de Jòan.

Philippe de Planissoles sait que Pierre Lizier, cultivateur du village, possède des plants d’herbe aux loups (plante très toxique dont la racine, râpé et glissée dans des restes de viande servant d’appâts, servent à tuer les loups qui rôdent un peu trop près du village).

La nuit dernière, profitant d’un clair de lune, Philippe a enfilé sa cape de loup, et est allé arracher ces plants dans le potager de Pierre Lizier, en a récupéré les racines et les a baignées dans le fût de vin de sa cave.

Puis il a fermé sa cave à clé, afin d’être sûr que sa fille et sa servante n’iront pas remonter du vin empoisonné.

Il n’eut plus qu’à attendre que le jeune chenapan se prenne lui-même à son propre piège et s’empoisonne. Plus de témoin ! Le lendemain matin-même, Jòan vient s’empoisonner avec le vin.

Originaire du Roussillon, le colporteur Arnaud d’Urs a reconnu les traits du parfait Philippe d’Alayrac (de Coustaussou, près de Rennes-le-Château) derrière le troubadour. C’est en l’annonçant aux enquêteurs que tous les fils vont pouvoir se dénouer…

L’abbé Gaudfred de Crudilis sait très bien que le troubadour Pierre Cardenal est mort en 1276, ce qui confirme la supercherie du troubadour.

Pierre Lizier a remarqué que dans son potager, toutes les pousses d’herbe aux loups avaient disparu la nuit dernière. Il y a des traces de pas qui montrent, par leur taille et profondeur, que ces plantes ont été arrachées par un adulte. La forme des semelles du seigneur va finir par le confondre…

Qu’on se rassure, le poison est mortel au bout de quatre heures, et Jòan est encore en vie 12 heures après avoir bu le vin. La dose administrée n’était pas assez forte pour venir à bout du petit Jòan, qui s’en remettra.